Comment reconnaître un faux orgasme ?
Un faux orgasme c’est quand une personne prétend avoir un orgasme sans en expérimenter réellement un. Ca veut dire : simuler des comportements comme des mouvements du corps, des sons, des moments d’apparente intensité suivis par un relâchement, qui sont souvent associés à l’orgasme. Ca peut aussi être quand on prétend verbalement qu’on a joui.
Contrairement aux croyances populaires, les femmes ne sont pas les seules à simuler des orgasmes. Une étude portant sur plus de 1500 américains a montré que 48% des femmes et 11% des hommes simulent des orgasmes. Simuler un orgasme quand on est un homme est plus facile lorsqu’on met des capotes, parce que l’éjaculation accompagne la plupart du temps la jouissance masculine. Les femmes simulent bien plus fréquemment que les hommes avec 26% qui simulent chaque fois qu’elles couchent. C’est plus que les 25% de femmes qui disent jouir chaque fois qu’elles couchent.
L’orgasme n’est pas toujours atteint pendant la baise. Chez les deux sexes, le fait de ne pas pouvoir jouir quand on fait l’amour est appelé anorgasmie ; ça peut être provoqué par différent facteurs, allant de facteurs de la vie courante comme le stress, l’anxiété, la dépression, la fatigue, à des facteurs liés au sexe lui-même, comme l’appréhension, la culpabilité, la peur d’avoir mal pendant le rapport, la peur de la grossesse, le fait de ne pas avoir réellement envie d’un partenaire… Ca peut aussi être causé par la prise de drogues, d’alcool ou d’autres merdes, ou bien être un effet secondaire de certains médicaments.
Les femmes peuvent simuler pour de multiples raisons, comme quand leur partenaire leur met la pression pour qu’elles jouissent, ou quand elles veulent arrêter de baiser sans oser le demander directement, ou bien juste pour faire plaisir à leur partenaire.
Pour les femmes qui sont dans un couple hétéro, simuler l’orgasme est souvent dû à la soumission à l’homme, au besoin de son approbation, ou alors à la honte de ne pas jouir. Les gens peuvent aussi simuler pour une question d’image, comme lors de sexe au téléphone ou dans les pornos.
Les femmes ont tendance à atteindre l’orgasme pendant le sexe moins souvent que les hommes, donc simuler est bien plus fréquent chez les femmes. La plupart des femmes ont besoin d’une stimulation directe du clitoris pour jouir. Toutes les positions ne donnent pas accès au clitoris donc elles ont des difficultés à atteindre l’orgasme dans de telles situations.
Les féministes prétendent que les femmes qui simulent le font parce qu’on est dans une société centrée sur la sexualité masculine qui ne promeut que le plaisir masculin : les femmes ressentent de la pression et s’engagent ainsi dans des actes qui mènent leur partenaire à l’orgasme mais ne leur donnent pas vraiment de plaisir physique à elles. Des femmes dans un groupe de discussion en 1967 ont analysé les motivations qui conduisent à simuler un orgasme et ont conclu que simuler était une réponse aux pressions exercées sur elles par les hommes. Donc, le besoin de simuler un orgasme vient du contexte problématique d’une société sexuellement centrée sur les hommes. La plupart de ces femmes ont aussi fait l’expérience de sentiments comme le rejet sexuel de leur partenaire ou au contraire le trop d’attention sexuelle non souhaitée ; certaines avaient peur de dire à leur partenaire ce qu’elles voulaient, et les autres leurs disaient seulement ce qu’ils avaient envie d’entendre.
Hugo M. Mialon a développé un jeu théorique de l’analyse des faux orgasmes, une sorte de jeu signalétique. Seulement quelques unes des prédictions de ce modèle étaient congruentes avec les études menées pour en vérifier la validité. Parmi elles, l’enquête a suggéré que les hommes et les femmes seraient plus concernés par le fait que leur partenaire simule ou non s’ils n’étaient pas amenés à simuler eux-mêmes, et que les femmes âgées ont davantage tendance à simuler que les plus jeunes.
Une étude sur l’orgasme a révélé que les femmes qui simulent ont davantage tendance à négliger leurs partenaires et à flirter avec d’autres hommes ; les auteurs de cette étude ont spéculé que les femmes qui simulent ont plus tendance à tromper leur partenaire, même s’ils disent que ce résultat est à prendre avec des pincettes compte tenu de la petite taille de l’échantillon étudié et du nombre conséquent de facteurs qui peuvent entrer en jeu.
En thérapie, les femmes ont tendance à enjoliver leur vie sexuelle (comme en prétendant jouir alors qu’en fait non) à un thérapeute de sexe masculin plutôt qu’à une femme.
Simuler l’orgasme est une pratique fréquente qui peut avoir des objectifs multiples.
Extrait de : Le guide du bon coup