Pourquoi ne parle-t-on pas de cul de la même façon entre hommes et quand il y a des membres de l’autre sexe présents ?
« LES MECS VEULENT PRESERVER LEUR IMAGE. »
C’est la première chose que je me suis dite en entendant certains affirmer comme une vérité absolue que l’on parle mieux et de manière plus sincère de sexe quand on en parle qu’entre hommes.
Non seulement ce n’est pas toujours le cas mais j’ai souvent observé l’inverse. Et puis, les soirées entre couilles à parler de cul… ça va bien à 18 ans, sérieux.
C’est toujours cette hypocrisie latente, je crois, qui entre en jeu.
Les mecs ont également peur d’avoir honte s’ils disent un truc de travers à propos de sexe et d’être jugés. Les femmes c’est un peu pareil, d’ailleurs.
Est-ce du sexisme ?
Après tout, filtrer nos paroles revient à traiter les filles différemment sous prétexte que ce sont des filles.
Cela me semble assez symptomatique des rapports hommes/femmes difficiles à notre époque. Nous sommes partagés entre modernité, mixité et pourtant encore plein de préjugés et de stéréotypes genrés. Nous avons du mal à faire la part des choses.
Certaines filles se sentent obligées de jouer les offusquées dès que ça parle de cul et qu’il y a des mecs (même si elles en parlent allègrement seules avec leurs copines et s’abreuvent d’informations croustillantes dans les magazines féminins).
Beaucoup d’hommes, en voulant passer pour des mecs « biens », se sentent obligés de faire pareil dès qu’il y a des meufs dans les parages.
Synergies créatives de groupes mixtes
Au vu des études sur le sujet, les synergies créatives des groupes mixtes sont pourtant supérieures par rapport à celles de groupes constitués uniquement d’un seul sexe.
Cela pourrait donc être très instructif de discuter plus souvent de ça avec le beau sexe (j’parle pas du mien).
Différences entre hommes et femmes
En s’intéressant à plus de 120 caractéristiques allant de l’empathie à la sexualité en passant par l’intérêt pour les sciences et l’introversion, une analyse statistique menée sur un échantillon de plus 13 000 individus n’a pas permis de confirmer que les hommes et les femmes appartiennent à deux groupes identifiables.
Cette étude suggère, qu’en dehors de certains critères physiques, la catégorisation des humains sur la base du sexe est fort peu pertinente tant les similarités sont plus nombreuses et importantes que les différences.
Les différences entre cerveau homme et femme existent, certes. Par exemple, le cerveau masculin est plus volumineux et le cerveau féminin parvient à maturité un ou deux ans plus jeune que le nôtre. Mais comme il a été dit plus tôt, les différences psychologiques entre hommes et femmes ne sont pas significatives. Les différences entre le cerveau d’un homme et celui d’une femme sont vraiment très exagérées dans la culture populaire.
La plupart des distinctions que nous faisons, des stéréotypes, n’ont donc pas lieu d’être. J’aime vanner et taquiner comme je le ferais à des potes mecs (avec une sexualisation plus accentuée). Je n’aime pas les attitudes de divas et pas non plus les traitements de faveur si elle ne me suce pas comme une reine. Mais je ne les tolère pas non plus chez des mecs. Je ne paye pas non plus tous les shooters au bar quand je picole avec une meuf. Un coup chacun, ça me paraît plus juste. Comme avec mes potes. Au taekwondo, je m’en cogne de me battre contre une femme ou contre un mec à l’entraînement. Tout simplement parce qu’il n’y a rien de personnel là-dedans.
Est-ce une question de confiance, d’intimité, de pudeur ?
On adapte notre comportement en fonction du lien que l’on a avec la personne en face. Je parlerais plus facilement de mes MST à un médecin ou un ami qu’à un inconnu. Question de confiance.
Je parlerais plus facilement de mes problèmes de bite à mes potes qu’à mes copines. Tout comme je préfère en parler à mon père qu’à ma mère. Bien qu’ils m’aient tous les deux torchés quand j’étais petit.
Cela m’amène à une question… l’intimité se développe-t-elle plus facilement entre personnes d’un même sexe ? Car on pense qu’ils peuvent mieux nous comprendre ?
N’est-ce pas finalement une question d’intimité, tout ça ? Comme si une femme entrait dans un vestiaire d’hommes à la salle de sport : malaise général. S’agit-il de pudeur, pour être plus juste ?
Ça ne me dérange absolument pas de me foutre à poil devant des mecs, dans le vestiaire en sortant du sport. Bien que je trouverais bizarre qu’un gus me zieute la bite avec insistance. Devant un groupe de femme, ça serait sûrement différent. J’aurais peut-être la trique. Le but n’est-il pourtant pas de leur montrer nos teubs pour qu’elles les sucent ?
Avec ce que j’ai écrit, on pourrait conclure que l’homme hétéro moyen semble avoir une vision relativement homo-érotique de l’intimité. Quel homme n’a jamais vécu ces moments intenses, côte à côte avec un inconnu, la bite à la main, debout devant la pissotière d’un resto ?
Cependant, le game nous apprend à penser autrement. A nous assumer davantage. Dans le bouquin, un mec arrive à pisser dans une pissotière avec des gens autour grâce au game alors qu’il fut bloqué toute sa vie. Si une meuf entre dans mon vestiaire, vais-je essayer de la baiser ? Serais-je un peu exhibitionniste et prendrai-je ma douche à poils devant elle quand même ? Fera-t-on une partouze avec mes potes ?
A cause d’un rapport de séduction ?
En société, on porte tous un masque. On ne se comporte pas pareil seul qu’avec quelqu’un. On s’adapte aussi selon les personnes. On ne parle pas pareil à une enfant qu’à une vieille. On ne parle pas pareil à une meuf qu’on a baisée deux fois qu’à sa copine depuis deux ans. Même si on devrait peut-être car les gens n’aiment pas être infantilisés ou qu’on se relâche en général.
On ne parle pas pareil à une fille qu’on pourrait niquer qu’à une membre de sa famille. Le problème vient-il du fait qu’un homme et une femme non liés génétiquement sont par défaut et parfois malgré eux dans un rapport de séduction latent ou avéré, à différents degré selon le contexte (même si la finalité recherchée n’est pas forcément un acte sexuel) ?
Je pense que oui, et ainsi la plupart des gens veulent entretenir leur personnage social. Même si le rapport de séduction est inconscient, toute parole sexuelle ferait écho dans l’imagination de l’autre. Nos potes tel truc va les faire rire, mais nos copines vont peut-être le répéter à leurs copines, etc.
Il y a des normes à respecter mais il ne faut pas abuser
Si je tiens la porte à une fille, que je l’aide à porter ses courses, que je laisse ma place dans bus à une femme enceinte, ça fait de moi une affreux sexiste ou pas ?
C’est débile de vouloir à tout prix ne pas respecter la norme, au point d’éliminer les « bons » stéréotypes et les usages sympathiques… je continuerai donc à ne pas péter devant les meufs que je veux baiser. Non pas parce que ce n’est pas naturel de lâcher une caisse, mais parce que ça pourrait la bloquer et m’éliminer de sa liste des prétendants.
Une meuf qui rentre à poils dans un vestiaire de mecs peut nous exciter mais on se dira aussi que c’est une tarée. C’est ça le truc.
Ne pas briser nos rêves d’idéalisations
Les toilettes sont souvent séparées, et ça me gênerait qu’une femme m’entende faire caca. Tout comme ça me gênerait d’entendre quelqu’un chier et que ça soit une jolie jeune femme qui sorte des chiottes. Peut-être autant qu’elle d’ailleurs.
Les filles font caca et émettent des pets malodorants, certes, mais de couleur arc-en-ciel et avec des paillettes quand même, pas vrai ? Oh, pas vrai ?!
Ne trafiquons pas (trop) les règles
Quand je joue à un jeu avec une fille et qu’elle gagne, je la félicite mais ni plus ni moins que si c’était un mec. Je ne joue pas non plus en dessous de mon niveau pour que ça soit plus facile pour elle. Je déteste voir des mecs trafiquer les règles pour éviter de vexer les femmes (en espérant les niquer).
Les rapports sont ainsi plus sains. Plus authentiques. Tout le monde se sent plus respectés, il n’est pas rare dans ces conditions que j’en vienne ensuite à flirter de manière plus décomplexée et que l’on parle de cul ou d’autres trucs que l’on tait en général dans un groupe mixte. Une fille capable de parler sans hypocrisie de ces sujets qui nous animent (elles comme nous) n’en devient que plus sexy, à mes yeux, en tout cas.
Et c’est ce que je m’efforce à faire devant les meufs.Ca les surprend parfois ou les renvoie à leurs propres blocages et donc les met mal à l’aise. Mais tant pis, je me sens plus libre. Plus vrai. Les vraies apprécieront !
Il serait dommageable de limiter son originalité en raison du machin qu’on a entre les jambes. Pourquoi faire deux camps se regardant en chiens de faïence et se méfiant les unes des autres? Pourquoi ne pas devenir Humain et voir plus loin que les rôles qui nous ont été donnés à la naissance ? Les rapports avec l’autre sexe deviendraient ainsi moins problématiques, moins anxiogènes. Et pour cause, on ne s’adresserait plus seulement à une représentante de son sexe mais à une personne à part entière.
Conclusion
Disons qu’EN GENERAL (il y’a toujours des contre-exemples qui font chier, de filles qui, et de mecs qui, blablabla.) : les filles ne comprennent pas les mecs aussi bien que d’autres mecs, parce que ce ne sont pas des mecs, qu’elles n’ont pas été élevés comme des mecs (sociologie) et parce qu’elles n’ont pas de teub (biologie). En somme, parce que les petites différences entre nous comptent et nous freinent.
Mais c’est peut-être (sûrement) un tort. De mon expérience, une fille que ça branche de parler de cul avec moi sans trop de blocages est souvent cool et open après.