L’alcool, mauvais pour l’érection et les orgasmes ?
Un peu d’alcool semble améliorer l’érection chez l’homme, et retarder l’éjaculation. Mais ce n’est pas tout à fait exact. Il s’agit en partie d’une impression. En effet, si le ralentissement de l’éjaculation est réel sous l’effet de l’alcool et a été étudié scientifiquement, il n’en est pas de même pour l’érection.
L’alcool peut avoir comme effet de ralentir le corps, ce qui va diminuer l’envie de sexe. Mais d’un autre côté, il va supprimer des inhibitions psychologiques, ce qui va augmenter l’appétit sexuel. L’effet d’un peu d’alcool sur l’érection est uniquement un effet d’attente. Une étude a prouvé que si un homme pense avoir bu de l’alcool, son érection est de meilleure qualité, qu’il s’agisse vraiment d’alcool ou qu’il s’agisse d’une boisson que l’on a fait passer pour de l’alcool. En revanche, s’il croit boire une boisson non alcoolisée, son érection ne varie pas… même si en fait il s’agit d’alcool qu’on lui a caché.
Chez elles, l’effet de l’alcool est étonnant. À petites doses, il semble augmenter la lubrification et la sensation orgasmique. Mais plus une femme boit, plus elle a l’impression d’être excitée sexuellement, alors qu’en réalité, objectivement, c’est le contraire qui se produit : quand on enregistre sa lubrification vaginale, plus elle boit d’alcool et moins son vagin est lubrifié, alors même qu’elle a l’impression d’être physiquement plus excitée sexuellement.
L’effet positif de l’alcool sur le corps est donc imaginaire voir négatif (moins bons orgasmes chez l’homme). On ne peut cependant pas en déduire qu’il le soit aussi sur le mental et les émotions. Un petit peu d’alcool, pour un médecin alcoologue, cela correspond à un maximum de trois verres pour un homme et deux verres d’alcool pour une femme. Au-delà, on entre en zone de toxicité : le foie n’arrivant plus à dégrader l’alcool en trop grande quantité dans le sang, cet alcool arrive au cerveau et l’agresse. Il devient toxique.
Chez les hommes, au-delà de trois verres d’alcool, l’effet sur l’érection est très négatif. Un homme qui boit plus de trois verres risque la panne. Et risque de ne pas arriver à l’orgasme : on observe ainsi des anéjaculations sous l’effet de l’alcool.
Chez la femme, l’alcool a un effet de relâchement des muscles. Du coup, certaines femmes, qui ont habituellement des tensions au niveau des muscles vaginaux empêchant la pénétration (vaginisme), peuvent utiliser ce moyen pour pouvoir avoir des relations sexuelles.
Ce n’est jamais une bonne idée de compter sur les effets de l’alcool dans les relations sexuelles, même à faibles doses. Pourquoi ? Parce que l’alcool a un effet de tolérance. Cela signifie que si, au début, l’alcool semble vous aider (par exemple à ralentir l’éjaculation pour un homme ou à supporter une pénétration chez une femme), il vous faudra augmenter progressivement les doses pour obtenir le même effet. C’est donc extrêmement dangereux car on met le doigt dans un engrenage qui peut mener à la dépendance alcoolique. Peu de personnes ont conscience du fait que de nombreux alcooliques ont commencé à boire pour tenter de surmonter une difficulté sexuelle. L’alcool est donc totalement à proscrire en tant que « médicament », que ce soit pour pallier une timidité, une difficulté érectile, d’éjaculation, de lubrification ou d’orgasme.
A noter que certaines femmes, au lieu d’avoir de moins bons orgasmes, en ont des meilleurs lorsque bourrées. Ca permet de voir si le blocage est psychologique ou psysiologique.
Extrait de : Le guide du bon coup