La jalousie est une émotion puissante qui s’incruste dans nos relations ouvertes les plus malsaines et y instaure un climat conflictuel propice aux prises de têtes. Bon, redevenons sérieux : ne péchez pas par excès de certitude à propos de la jalousie et lisez cet article si vous souhaitez mieux comprendre ce phénomène…
La jalousie, c’est quoi ? Pourquoi ?
La jalousie peut se résumer à des pensées et sentiments négatifs d’insécurité, de peur et d’anxiété concernant une perte anticipée. C’est une émotion enfantine, on peut la ressentir dès 6 mois. La jalousie est un mélange d’émotions comme la colère, la tristesse, la frustration et le dégoût. Cette jalousie peut être causée par des expériences déjà vécues, des pensées, des perceptions, des souvenirs, mais également par l’imagination ou par le fait de se poser des questions. La jalousie ne doit pas être confondue avec l’envie.
La forme de jalousie qui nous intéresse sur ce blog est l’émotion liée à la reproduction : celle qui assure la pérennité et la stabilité des unions, mais aussi protection et subsistance aux rejetons. Une jalousie « raisonnable » (tout est là : surtout ne pas trop faire chier l’autre avec ça) peut donc être considérée comme le ciment d’un couple*…
*Etudions maintenant les résultats d’une étude menée par Eugene Mathes de l’Université de l’Illinois. Un questionnaire fut distribué à des amoureux et, sept ans plus tard, les mêmes couples acceptèrent de répondre à d’autres questions. Les 25% ayant décidé de vivre ensemble/de se marier sont ceux dont le score initial de jalousie était élevé. Les 75% s’étant séparés entre temps avaient initialement reporté un score de jalousie inférieur.
Sachez que la jalousie est universelle : des études ont montré qu’elle s’exprime partout dans le monde (bon sauf peut-être dans les clubs échangistes) avec la même intensité (mais pas toujours pour les mêmes raisons). Alors, où se situe la limite saine et acceptable ? Que faire quand elle devient un poison ?
Les conséquences néfastes de la jalousie
La plupart des mecs peinent à être fidèles mais sont jaloux quand même… Pour preuve, 68% des étudiants américains de premier cycle ont déjà trompé leur copine en en kissant une autre, 49% en en baisant une autre (Wiederman, Hurd, 1999). Précisons à toutes fins utiles que les filles ne sont pas exemptes de jalousie ni toujours fidèles non plus (est-ce que sucer c’est tromper ?) Les auteurs ont également été abasourdis par la proportion de gens qui ne conçoivent même pas l’existence d’une alternative à la monogamie. Enfin, chez les jeunes étudiants en couple, 1/3 reconnait que la jalousie est problématique. Que ce soit : souffrir de la jalousie de quelqu’un d’autre ou être jaloux soi-même.
Vaincre la jalousie
« Tu m’étouffes, t’es trop jaloux, je te quitte / Si tu ne te montres pas jaloux, c’est que tu ne m’aimes pas, je te quitte ». True story. C’est un peu une impasse donc, cette histoire de jalousie. Mais on peut s’interroger : quelle est la part vraiment « naturelle », la part culturelle et la part stratégique de la jalousie ?
Un Hongrois peut supporter de voir sa partenaire flirter avec un autre tandis qu’un Yougoslave ne peut pas. Paradoxalement, ce dernier accordera moins d’importance à quelques baisers extraconjugaux alors que le Hongrois y verra un affront impardonnable (Buunk, Hupka, 1987). Des faits similaires provoquent donc des réactions différentes suivant les pays : la jalousie est donc davantage culturelle que biologique. Ne soyez pas des moutons : pensez par vous-même. Quelle est votre véritable opinion sur la jalousie ?
Au fait, j’ai une question. Si votre copine vous trompait, à qui en voudriez-vous ? Au mec qui n’a rien fait d’autre que de suivre son instinct ou à votre copine qui savait pertinemment ce qu’elle faisait ? Votre réponse en dira long sur vous : votre niveau de confiance en vous et votre objectivité. Si vous décidez de casser la gueule à l’autre type, je vous plains parce que c’est injuste (sauf si l’autre savait que c’était votre copine et vous visait personnellement)… Le mieux c’est donc de se tenir loin des meufs des autres et de ne pas trop les faire tourner entre potes (la jalousie peut aussi nuire à l’amitié).
Les échangistes, libertins, etc. ont su dépasser le stade de la jalousie. Sans tomber dans ces excès, perso, je kiffe les relations ouvertes. Du moins, au début. En effet, certains se connaissent depuis 10 jours, se sont embrassés 3 fois et sont jaloux comme si leur vie en dépendait. C’est là qu’il y a un problème. Je me demande bien quel est ce besoin qu’on les jeunes de 16 ans de se « mettre en couple » à tout prix. Sûrement un besoin de validation, ils ont trop vu ça dans des séries TV, ou ont besoin d’être rassuré, ou pas envie de se fatiguer alors se contentent de sexe facile (quand ils le font). Mais c’est un autre débat (ça a sûrement quelque chose à voir avec la vision que l’on nous inculque du bonheur). Je conseille toujours de commencer par se fréquenter au moins 3 mois, en flirtant bien sûr, avant de se déclarer en couple. Je pense qu’ensuite tout être normalement constitué ressent de la jalousie quand il tient à quelqu’un (même s’il doit exister des exceptions comme pour tout). Elle est donc compréhensible dans le cas d’un amour vrai. Mais dans ce cas, elle n’est pas nécessaire même si ça peut-être mignon. D’un point de vue plus terre-à-terre, c’est compréhensible si on a beaucoup investi en l’autre (de l’argent ou du temps ou je ne sais quoi d’autre).
La jalousie amoureuse ne peut naître si les partenaires ont une relation de confiance (mais cette notion reste subjective chez l’individu jaloux, selon ses traumas antérieurs, etc.). La jalousie est d’autant plus importante que l’individu jaloux a le sentiment que son équilibre psychologique repose sur le fait d’être lié à la personne désirée : la jalousie est donc une problématique d’attachement propre au jaloux qui a un besoin d’être rassuré, alors même, qu’à tort ou à raison, le sentiment peut être fondé sur l’imagination. Il est à noter que l’individu jaloux reproduit généralement les mêmes schémas vis-à-vis de tous ses partenaires. L’individu jaloux peut alors être effacé dans le couple : il cherche à posséder son partenaire à tout prix et, pour éviter de le perdre, se met rarement en opposition en acceptant des compromis. Mais ce comportement peut alors renforcer davantage son sentiment d’insécurité notamment lorsque le partenaire conserve une liberté à l’extérieur du couple, le jaloux ne devenant plus l’unique bénéficiaire d’un partenaire. L’individu jaloux se sent libéré de sa jalousie uniquement lorsqu’il passe du temps avec son partenaire seul, ce qui à terme compromet la liberté du partenaire, chez qui la frustration peut naître avec le temps.
Certains disent que la jalousie est liée à la notion de confiance en soi. Moins on a confiance en soi et plus on est jaloux facilement, car on pense que notre fille peut partir avec l’autre (que le premier venu peut être mieux que nous). Si vous voulez jouer au mâle alpha, alors faites taire votre jalousie lorsqu’elle est disproportionnée. Attention donc à ne pas saouler votre partenaire avec ça si vous êtes dans une relation libre. Dans ce cas, rendez-la plutôt accroc à vous en la baisant beaucoup et bien (son taux d’ocytocine montera et elle vous kiffera d’autant plus).
La complaisance à entretenir ce sentiment de jalousie vient de ce que l’existence de l’obstacle que constitue le rival jalousé, renforce la valeur de l’objet de la rivalité. La jalousie peut être une stratégie pour qu’une target se rende compte qu’elle vous apprécie. Mais c’est une manœuvre à effectuer avec précaution : pour rendre sainement jalouse une fille, cela doit être suggéré et non ostentatoire (n’embrassez pas des meufs devant elle au risque de la braquer).
La jalousie, source de pouvoir
Il s’agit d’une relation triangulaire de pouvoir à la Foucault, elle fait intervenir le jaloux, le partenaire et un tiers :
– Quand on « rend » quelqu’un jaloux c’est qu’on a commis une faute. On a donc la responsabilité de réparer l’affront. C’est pour ça que certaines personnes obligent leurs partenaires à ne plus voir leurs amis, ou à leur montrer leurs SMS, etc. Engageriez-vous un détective pour enquêter sur le passé de votre meilleur ami ? Ce serait bizarre… Ben, dans une société mono-normative et dans le cadre d’une relation amoureuse, ces comportements sont tolérés. LE SUSPECT DOIT DONC SE FAIRE PARDONNER MEME S’IL N’A RIEN FAIT DE MAL. RELOU.
– MECANISME DE RESISTANCE : on peut inverser la relation de pouvoir en accusant le jaloux d’être abusif, extrême, déraisonnable. On nique ainsi ses arguments. A la clé : une liberté accrue. A utiliser à bon ou à mauvais escient.
– RENDRE L’AUTRE JALOUX POUR VOIR SI LE COUPLE EST STABLE : sans forcément commettre de « faute » mais juste en semant des graines « pour voir ». Résistance préventive… qui a dit que la meilleure défense c’est l’attaque ? C’est un peu tordu quand même.
Selon Eric Berne, la jalousie réunit les conditions pour que les deux partenaires se livrent à des petits jeux psychologiques qui lèsent toujours l’un ou l’autre des participants (ou les deux). Il les considère comme toxiques car nuisent au bien-être ambiant. Des contacts francs, sincères, authentiques et spontanés que l’auteur appelle « Intimité » seraient évidemment préférables. Cependant, cette intimité, aussi épanouissante puisse-t-elle être, est perçue comme difficile à atteindre et dangereuse car on s’y jette sans calcul ni protection. C’est le gros problème des gens qui « ne veulent pas » tomber amoureux : la vulnérabilité affective peut causer de gros dégâts, surtout en cas de déception, comme des dépressions.
La jalousie se produit dans le cadre d’une relation à trois (ce qui la différencie de l’envie ou d’être envieux), lorsque quelqu’un estime qu’un deuxième individu se comporte pour un tiers d’une façon qui menace selon lui la relation du couple et plus particulièrement sa place dans le couple. Le jaloux en conçoit du ressentiment, des reproches, des doutes, qu’il adresse aux deux autres, avec généralement une focalisation sur la deuxième personne. L’essence du comportement jaloux ne réside pas dans cette inquiétude, parfois imaginaire, pour le couple, ni dans le fait d’agir, mais dans l’intensité émotionnelle excessive qui l’accompagne et qui compromet le succès de cette action. Les conséquences peuvent nuire à l’équilibre et à la communication dans le couple, l’individu jaloux exprimant parfois la possession de façon permanente, excessive, exclusive ou récurrente représentant souvent une jalousie maladive. Ainsi, la jalousie est une forme de paranoïa possessive. Elle est parfois lié à des comportements violents : la jalousie est évoquée dans plus de 50% des cas de violence conjugale. Elle est également à l’origine de divers abus : insultes, harcèlements… sans parler des crimes passionnels. Tout ça venant parfois de personnes qui paraissaient totalement « normales » et « équilibrées ».
En gros, cette part de nous fait peur… alors terminons sur une note positive : certains sexologues expliquent que la jalousie, dans une dimension raisonnable, peut avoir un effet positif sur la fonction et la satisfaction sexuelles. Des études démontrent que la jalousie peut accroître la passion envers deux partenaires ainsi que le plaisir sexuel.