Séduction et sélection naturelle
Désolé (même si ce n’est pas ma faute) mais, au fil des siècles, la sélection s’est basée sur l’efficacité, pas sur la morale ni le bonheur. Ne me jetez pas de tomates SVP je ne suis que le messager !
La sélection naturelle se définit comme le fait qu’un certain nombre seulement d’individus transmettront leurs gènes. En effet, il ne suffit pas de vivre pour se reproduire, il faut aussi et surtout être sélectionné par un ou une partenaire (au moins) et se croiser. Ça, c’est ce que l’on appelle plus spécifiquement la sélection sexuelle, composante de la sélection naturelle.
Très connue mais peu comprise, la théorie de la sélection naturelle n’est pourtant pas très compliquée : s’il y a variation sur un caractère génétiquement transmissible, alors les caractères qui auront favorisé la transmission des gènes auront plus de chances d’être présents dans la génération suivante que ceux l’ayant entravée. Ce ne sont donc pas les meilleurs gènes qui se transmettront mais ce sont ceux qui se seront transmis qui auront été les meilleurs. Il est très difficile pour nous de prévoir quels seront les meilleurs gènes dans la prochaine génération. Le fils de Brad Pitt et Angelina Jolie sera peut-être moche ? Il y a peu de chances mais comment savoir ? Il y a toujours une petite part de hasard qui intervient.
Mais revenons à nos moutons levrettes. L’idée derrière la sélection sexuelle c’est qu’il ne suffit pas, dans une espèce sexuée, d’être viable et en bonne santé pour transmettre ses gènes : il faut en plus trouver un(e) partenaire fertile de l’autre sexe avec qui s’unir pour les transmettre. En d’autres termes, s’il y a deux sexes et qu’au moins un des sexes peut choisir le partenaire avec qui transmettre ses gènes, alors il y aura compétition sexuelle entre les candidats.
Le degré de compétition sexuelle est très variable selon les sexes entre les espèces animales. Le plus souvent, c’est le mâle qui devra combattre (généralement physiquement mais pas toujours) pour gagner un accès aux femelles. En fait, la répartition de la compétition sexuelle entre les sexes dépend d’un critère essentiel : le coût que représente pour un sexe le fait d’avoir une progéniture. Par coût, il faut comprendre « tout ce qui a un impact négatif sur les progénitures suivantes ou précédentes » : le temps nécessaire (grossesse par exemple), l’impact sur la santé, la durée nécessaire pour le sevrage et l’éducation des enfants, etc.
Chez les humains, il apparaît que les pères ont été très importants pour la survie des enfants. Il y a même des tribus Amazoniennes où les orphelins de père sont tués : personne ne veut les prendre en charge. Dans l’environnement difficile qui a prévalu pendant la plus grande partie de l’histoire humaine, un père était très important. En conséquence, dans l’espèce humaine, il n’y a pas que les hommes qui sont en compétition sexuelle, les femmes aussi. Une fois qu’elles ont trouvé un homme, les femmes veulent le garder (nous étudierons également comment les gens gèrent la concurrence entre individus d’un même sexe).
Bien sûr, l’investissement parental n’est pas le même pour chacun des sexes : la femme connaît une grossesse de 9 mois, pendant laquelle l’homme peut papillonner autant qu’il veut : son investissement à lui est quand même beaucoup plus faible, et donc les critères de choix de chacun des sexes ne sont pas les mêmes.
Une grande partie du choix des partenaires de l’homme se fera sur des critères de reproduction, contrairement à la femme qui sera en grande partie influencée par des critères de survie. Ceux qui connaissent un peu la méthode de séduction de Mystery savent déjà de quoi je parle. En gros, « survie » ça correspond dans sa théorie à la virilité, à être un leader, à avoir de l’ambition, etc. Tandis que « reproduction » c’est surtout l’apparence physique.
La stratégie de recherche d’un mâle dominant, bien connue dans le monde du game, consiste pour la femelle à chercher non pas un père attentionné pour ses enfants… mais des bons gènes produisant des effets visibles, tels que la musculature ou des marques de bonne santé, qui traduisent une longévité et une fécondité maximales. La femelle cherchera ainsi à optimiser la transmission de ses gènes en s’accouplant avec un partenaire ayant de telles caractéristiques afin de donner naissance à un beau mâle qui les possèdera aussi et qui suscitera à son tour un vif intérêt auprès de nombreuses femelles des générations futures.
Cependant, un mâle trop alpha ferait peur aux femmes qui craindraient de ne pouvoir le garder car il aurait beaucoup de propositions pour partir avec une autre. C’est la même logique qui fait que les femmes trop belles intimident les hommes, qui n’osent souvent pas les aborder.
Il n’y a pas si longtemps, toutes les sociétés s’arrangeaient d’une manière ou d’une autre, pour que « chacun ait sa chacune », et que personne ou le moins de gens possible soient frustrés de relations sexuelles et d’une descendance. Les sociétés du « mariage arrangé » existent d’ailleurs toujours dans certaines cultures.
Mais alors, aujourd’hui, parmi nous, seuls les belles filles et les mecs riches auraient droit à l’amour (ou du moins à la reproduction) ? La psychologie évolutionniste condamne-t-elle les hommes et les femmes qui sont juste dans la moyenne, ni trop beaux, ni trop riches ? Non, dans la société où nous vivons, pour nous aider à tirer notre épingle du jeu, le charme, et l’ambition, sont des armes puissantes à cultiver. Et bonne nouvelle : elles ne fanent pas, contrairement à la beauté, et ne sont pas aussi éphémères que peut l’être le succès médiatique, par exemple.
Je vais vous révéler les clés pour que chacun de mes lecteurs et de mes lectrices puisse tirer son épingle du jeu de la vie !
Extrait de Evopsy et Séduction