Ceux qui me suivent depuis un petit moment le savent : dans la vie, je fais de la compta. J’ai donc décidé d’ouvrir un autre blog, sur ce sujet. Si et seulement si vous faites de la comptabilité, ComptaSexy vous intéressera. Sinon, j’ai quand même rédigé un petit texte pour faire un pont entre mes deux sites. J’espère que vous l’apprécierez.
Nous, les comptables (et experts-comptables) souffrons d’une mauvaise image : nous serions chiants. Je souhaite donc vous montrer ici que l’on PEUT être cool et faire de la compta ! Même si, effectivement dans la pratique, ce n’est pas souvent le cas…
I – L’expertise comptable, sexy ou pas ?
Tout d’abord, voici pourquoi le métier peut être perçu comme sexy :
– Expert-comptable, c’est niveau doctorat… c’est donc bac+8, et ça, en jette ! Les femmes aiment l’intelligence ainsi que le statut que ce grade confère. Je souhaite tout de même nuancer ce que je viens d’écrire : la compta c’est davnatage de la technique et du droit à apprendre par cœur que de l’intelligence, il y a donc beaucoup de gros cons qui font ce métier tout en se prenant pour les rois du monde alors que ce sont, humainement parlant, des nazes!
– On y porte souvent le costume, ce qui plaît à la plupart des femmes car ça met, en général, en valeur les hommes !
– Les chiffres, c’est quelque chose qui fascine beaucoup de femmes !
– C’est un métier proche de l’argent donc on y gagne plutôt bien sa vie !
– C’est un milieu où il n’y a presque pas de chômage, ce qui n’est pas négligeable en cette période de crise financière !
Voici maintenant pourquoi le métier peut ne pas être vu comme sexy :
– L’expert-comptable est souvent imaginé comme un petit gros à lunettes qui a la cinquantaine…
– Les comptables sont réputés discrets et (trop) sérieux…
– C’est un métier qui a la réputation d’être pénible et ennuyeux…
– La société considère que c’est un boulot chiant, ce qui le rend encore chiant (pression sociale) surtout quand on entend régulièrement « ah tu es comptable, ça doit être chiant ?! »…
– Il y a un manque de reconnaissance envers tous les comptables, ceux en entreprise qui sont réputés ne rien branler de leur journée et ceux en cabinet qui sont harcelés H24 par les patrons et les clients…
A noter qu’il me semble que l’audit et la paie (métiers liés à la compta) ne souffrent pas d’une aussi mauvaise image que l’expertise.
II – Mon expérience
Ce que j’en pense ? Je dirais qu’il y a effectivement beaucoup de comptables et d’experts-comptables qui sont gros. Ça vient du fait que c’est un métier assez sédentaire (on y est beaucoup le cul sur une chaise) qui pousse à aller souvent au restaurant (avec les clients) où l’on mange gras. De plus, ils se tiennent en général voûté parce qu’ils ont mal au dos à cause des chaises de mauvaise qualité sur lesquelles leur cul est posé toute la journée.
Concernant le fait que beaucoup de comptables portent des lunettes, c’est vrai aussi ! Ça peut se comprendre puisque ce métier oblige à passer beaucoup de temps devant un écran d’ordinateur… ce qui fatigue les yeux !
De plus, le métier en cabinet est très prenant et stressant, ce qui laisse très peu de temps libre pour faire du sport (les comptables ne sont pas souvent bien foutus). Par contre, il est vrai que les comptables en entreprise sont en général beaucoup plus pépères que les comptables en cabinet!
Le métier en lui-même n’est pas si chiant car il évolue constamment : il y a toujours énormément de choses différentes à faire et à apprendre. Cependant, ce qui rend ce métier pénible, c’est la répétition des mêmes opérations à l’infini, les clients cons (ne savent pas lire, ne comprennent rien en général) qui ne sont jamais contents et font chier, la pression des délais à cause de la rigidité de l’administration fiscale, le fait que la plupart des patrons ne soulignent que le négatif mais rarement le positif dans le travail des collaborateurs et leur putain de course à la rentabilité qui pousse généralement les salariés à faire des dizaines d’heures supplémentaires non-payées (comme si c’était normal)…
Concernant l’ambiance de travail : j’ai eu des collègues cools et rigolos tout comme j’ai eu des collègues austères. Y’a aussi beaucoup de gros beaufs vulgaires obsédés par le cul dans ce milieu (certains, on dirait qu’ils n’ont jamais vu une femme de leur vie) et des coincés du luc. Ce qui peut être un peu fatiguant à la longue, surtout quand ils font les beaux à longueur de journée mais qu’on s’aperçoit rapidement qu’ils n’ont en fait pas de couilles… et que leur femme est un thon (ou que ce sont des gays refoulés).
Les patrons ont trop souvent tendance à transférer la pression sur leurs collaborateurs. Les comptables et experts-comptables sont des gens très stressés par leur métier, ce qui fait qu’ils sont souvent malpolis et parlent mal à leurs collaborateurs. En outre, la plupart de ceux que je connais se gavent de café (environ 10 par jour). Ce qui peut mettre leur santé en danger (mais ils s’en foutent car ils se disent qu’ils utiliseront leur fric gagné au travail pour soigner les maladies que métier leur a provoquées). Mais ils ne sont pas très tolérants, en général, et la non-consommation de stimulants est souvent moquée.
Pendant 3 ans, les experts-comptables stagiaires comme moi doivent faire leur stage dans un cabinet avant d’avoir le titre. Cependant, les patrons en profitent pour les sous-payer : ils considèrent que ces stagiaires travaillent en grande partie « pour eux-mêmes » et les rendent dépendants de leur signature de l’attestation de fin de stage… ce qui leur permet d’en demander toujours plus sans reconnaissance (ni financière ni autre). On pourrait presque appeler ça de la prise d’otage !
Ils réalisent donc une énorme plus-value car les stagiaires font quasiment le même travail que les experts : les patrons s’en mettent plein les fouilles pendant que les stagiaires en prennent plein la gueule. Je n’ai pas encore eu d’échos positifs concernant le stage de 3 ans, il rime apparemment partout avec beaucoup de souffrance mentale (il faut rendre des comptes à tout le monde car on est sans cesse pris entre deux feux – les patrons et les clients) et une énorme difficulté à avoir une vie à côté (pas seulement en période fiscale comme on pourrait le croire… mais toute l’année).
Ceci dit, je ne doute pas qu’il doit y avoir quelques patrons empathiques, respectueux et compréhensifs (qui ne pensent pas qu’ils peuvent acheter notre vie pour 1800€ net (souvent moins dans la réalité même si on leur coûte en fait le double) et qui sont un peu indulgents).
Comme on l’a évoqué plus tôt, la comptabilité, c’est en fait beaucoup plus de la technique et de l’expérience que de l’intelligence. Ce qui fait que l’on doit souvent supporter des gros cons (les pauvres souffrent de grosses lacunes en communication). Je parle de gens qui n’en reviennent pas d’être arrivés à ce niveau-là et souvent des gens complexés : ils en profitent donc pour se la péter et écraser les autres (ou du moins pour les dénigrer).
Même si la plupart des gens que j’ai rencontrés dans ce milieu sont des gros lards cons, j’ai quand même fait la connaissance de mecs sympas. C’est juste que ça ne court pas les rues ! Par contre, y’a beaucoup d’introvertis/autistes et autres mecs bizarres… ce n’est pas une légende !
Ce serait quand même génial que les patrons-experts comprennent qu’ils ont plus intérêt que nous à ce que l’on reste chez eux à partir du moment où on connaît leurs dossiers (au lieu de nous pressurer jusqu’au ras-le-bol… la plupart aurait bien besoin de vrais bons cours de management). Car, nous les collaborateurs, pouvons facilement retrouver du travail ailleurs à partir du moment où on a une petite expérience ! Tandis qu’eux doivent sans cesse former de nouvelles personnes. Sans mentir, y’a énormément de turn over dans ces cabinets : ce qui fait que je n’ai pour l’instant jamais mis plus d’un mois à trouver un nouveau patron quand l’ancien me gonflait vraiment !
Le positif dans cette affaire maintenant : ça peut impressionner des femmes de dire que l’on est expert-comptable (le mot « expert » est sexy). Ce n’est pas forcément la peine de rajouter « apprenti », surtout pour draguer, une fois qu’on les connait on peut leur expliquer plus facilement. De plus, la plupart des meufs cherchent une certaine sécurité financière pour fonder une famille (je ne dis pas qu’elles sont vénales) et ce métier présente des avantages et des gages de sérieux. Enfin, le port du costume et le prestige de travailler dans une grande boîte (comme par exemple dans un des big 4) peuvent aussi être des atouts de séduction en termes de statut social.
En conclusion, je dirais que ce métier peut vous convenir si vous êtes très motivé(e). Mais il est très prenant et fatiguant. De plus, il ne faut pas s’attendre à être diplômé expert-comptable facilement car la moyenne des nouveaux diplômés a entre 30 et 40 ans (il y a un autre examen après le stage de 3 ans). Cependant, une fois à son compte, la donne n’est plus la même après, bien sûr… c’est une sorte d’investissement sur la vie.
III – Et les femmes dans tout ça ?
Un expert-comptable sur cinq est une femme, qui a pour le coup une image plutôt sexy : on les imagine en petit tailleur sexy avec des lunettes de cochonne. Alors que ce sont souvent en fait des obèses coiffées de manière trop stricte avec une trop grande gueule : elles cherchent à compenser le fait qu’elles n’ont pas de couilles.
Les collaboratrices, quant à elles (si elles sont mignonnes), auront intérêt à utiliser leurs charmes sur leurs patrons morts de faim pour qu’ils ne soient pas trop désagréables ni ignominieusement exigeants avec elles (en effet ce métier en rend beaucoup maniaques et mégalos – mais encore une fois peut-être n’ai-je eu que des mauvaises expériences).
Voilà, c’était mon avis (et mes conseils de mec un peu blasé) sur le métier après environ un an et demi de pratique.
Mise à jour = Aujourd’hui la compta, ça m’a gavé, donc j’ai fermé ce blog ! 😉
J’ai bien aimé cet article, cette immersion dans le monde de l’expertise comptable. Finalement, ce que tu dépeins là, plus généralement, c’est le monde du travail.
C’est de la merde, où l’on croise BEAUCOUP de gros connards bas du plafond, comme tu as pu le constater toi-même dans ta branche. Lorsque l’on se situe un peu au-dessus de la moyenne, qu’on est un peu plu fin, on sort rarement avec une bonne image de l’espèce humaine d’une plongée dans le monde du travail ! Tant le spectacle des mesquinerie, des bassesses et de la connerie tout simplement est régulier.
Enfin, l’essentiel c’est de prendre tout ça avec amusement et recul, sinon on peut vite devenir dingue, ou pire devenir comme l’une des larves qui nous entourent.
En tout cas, je suis curieux de voir ce que tu vas nous pondre sur ton nouveau blog.