Avertissement : j’ai envie d’écrire un message d’espoir, pour changer.
Quand je sors, j’entends souvent des mecs à peine arrivés dans le bar dire « y a rien à faire ici on s’arrache » ou « regarde-moi ça elles sont toutes moches », etc. Il faut se méfier de ce genre de généralisations hâtives (outre le fait que ce ne sont souvent que des excuses parce que ces mecs ont la trouille d’aborder : leur malaise et leur contradiction interne entre l’envie de pécho et la peur d’approcher s’expriment comme ça). Eh oui, une HB6 peut finalement avoir plus de valeur qu’une 9. Eh non, par Toutatis, je ne suis pas tombé sur la tête. Je développe.
Goffman, sociologue américain, pose l’hypothèse suivante « les individus cherchent à présenter une version d’eux-mêmes qui sera acceptée par leurs interlocuteurs immédiats ». Les rapports sociaux de la vie quotidienne sont donc biaisés. Ils sont une négociation permanente entre un « MOI SOCIAL » (stable/codifié) et un « JE » (spontané/singulier).
C’est dans ce « JE » que tout le monde a quelque chose à apporter aux autres, puisque le « MOI SOCIAL » est archi-conformiste (responsable de la pression sociale). Chacun ayant son histoire, si on actionne les bons leviers, on peut trouver de la valeur en chaque être humain (et dans chaque être tout court d’ailleurs).
Cela ne signifie pour autant pas qu’il ne faut respecter aucune convention sociale pour être intéressant. Si vous voulez les dépasser ou les contester efficacement, vous allez devoir les connaître et les maîtriser… sinon vous deviendrez un marginal qui critique tout pour se sentir puissant mais ne propose rien de mieux. Que c’est facile! J’en connais plein des comme ça !
Bref, le monde qui nous entoure est un compromis perpétuel entre règles sociales d’un côté et expression authentique de notre personnalité de l’autre. Il faut donc apprendre à voir au-delà du masque social des gens, il faut arriver à les mettre à l’aise, pour avoir accès à leur « JE ». Y’en a même beaucoup qui ont besoin d’une excuse, comme « je suis bourré » pour oser laisser s’exprimer leur « JE ». Pour réussir durablement dans le Game, il faut bien comprendre tout ça.
LE « MOI SOCIAL » : PREVISIBLE ET CONVENTIONNEL
Certains tomberont sur le cul (les autres sont déjà assis sur une chaise) mais ouais, j’ose le dire : les gens, en société, portent des masques. On ne LEUR parle pas toujours vraiment A EUX.
Comme dans des partouzes parisiennes au théâtre, les gens sont des acteurs qui mettent un point d’honneur à incarner un rôle (attitude, vêtements, décors). Ils sélectionnent également avec soin leur public en fonction de leur masque (un individu peut avoir plusieurs masques).
Exemple : un prof alcoolique n’ira pas dans un bar où il pourrait croiser ses élèves : il ne veut pas mélanger les rôles. Par contre, au bahut, il porte une chemise, prend un air assuré, utilise des termes latins compliqués et laisse traîner des bouquins qu’il n’a en réalité même pas lus. Puisqu’on parle de ça, sachez qu’un costume ou un uniforme peut, à lui seul, suffire à asseoir une autorité illégitime. Les escrocs le font souvent, d’ailleurs. Sachez-le !
Heureusement, ou malheureusement, certaines barrières sont sur le point de casser. Je pense notamment à ce président qui se veut « normal ». Quel intérêt ? Par définition, on peut espérer que notre président ne soit pas un mec lambda. Je pense également au style vestimentaire plus cool qu’avant sur les lieux de travail de la plupart des entreprises. Personnage privé et personnage professionnel sont donc de moins en moins distincts : pour le meilleur ou pour le pire ?
A noter que nous sommes tous à un certain degré un personnage… si nous étions toujours notre « moi profond et sauvage », ce serait un énorme bordel dehors! Ainsi quand je lis sur des blogs qui se veulent sérieux et bienpensants, que pour séduire, il suffit d’être « soi-même », je suis mort de rire : vous avez bien compris maintenant que ça ne veut strictement rien dire!
LE « JE » : UNIQUE ET AUTHENTIQUE
Pour ceux qui connaissent Eric Berne et son Analyse Transactionnelle, je parle ici de l’Enfant Libre. Cette part de nous, spontanée, indépendante et originale… Il est intéressant d’arriver à la révéler pour ajouter de la fantaisie à son Game. Pour s’améliorer dans ce domaine, il peut être intéressant de pratiquer l’écriture automatique ou l’improvisation théâtrale…
Concilier son « MOI SOCIAL » et son « JE » de manière harmonieuse est un équilibre délicat. Trop du premier et vous serez vraiment coincé du cul, trop du second et vous serez trop excentrique. Il y a aussi le problème des jaloux qui n’arrivent pas à se sortir de leur conditionnement et qui critiquent ceux qui essaient de s’améliorer. Il faut donc beaucoup d’assurance et de confiance en soi pour avancer dans la vie. Courage !
Un moyen de ne pas se perdre dans un extrême serait de dépasser le concept de valeur sociale et de découvrir le concept de valeur humaine. Dans un monde utopique, épanouissement personnel et souci de l’Humanité seraient enfin conciliés.
LA VALEUR HUMAINE
Des monstres ont toujours existé et existeront toujours, c’est un fait : mais même eux sont nécessaires à l’équilibre du Monde (certaines philosophies le reconnaissent). On peut également être un monstre sans le savoir. Juste en obéissant à des ordres ou en fermant les yeux sur certains comportements. Entre juge et bourreau, la frontière est parfois très mince. Edmund Burke a d’ailleurs écrit que « pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien. ».
Les mauvaises personnes bénéficient de la complicité des moutons qui laissent les gens se faire malmener en étant bien contents que ce ne soit pas pour leur pomme. Il y a également ceux qui ne font rien. Il y a enfin ceux qui osent s’insurger. Bref, chaque humain a de la valeur, a une utilité, à son échelle. Même si cette utilité est juste d’être de la main d’œuvre.
Et puis, on peut être surpris, en effet : on ne sait jamais qui nous aidera. Personnellement, je suis du genre altruiste, j’ai déjà aidé des gens sans raison comme ça… et j’ai remarqué qu’ils ne s’y attendaient vraiment pas. Je vous conseille donc de ne pas cracher votre venin sur des personnes juste parce que vous avez subi une contrariété dans la journée. Ce serait injuste ! Inversement, j’ai été trahi de nombreuses fois par des gens qui comptaient pour moi et pour qui j’avais fait d’énormes efforts. J’ai eu le mauvais rôle aussi parfois… La roue tourne!
Interrogez-vous sur vous, sur les autres, sur vos actes, sur leurs actes, sur la norme. On évitera peut-être ainsi un prochain Hitler. Désolé, mais il n’y aura aucun jour de congé dans votre quête d’un meilleur vous-même. Et si on veut arriver à faire du monde quelque chose de meilleur, je sais que c’est parfois décourageant, mais on va devoir commencer par nous-mêmes.
NE JUGEONS PAS HATIVEMENT
Entre ce que les gens sont et ce que les gens paraissent, il y a un abîme. Classer une personne dans la catégorie des « beaufs », des « losers » ou des « cassos » sans la connaître vraiment peut être une énorme erreur (j’entends pourtant souvent ça). Ce n’est pas de la bienpensance ce que j’écris… mais de la sagesse. On rejette par facilité parfois.
Si je déclare que chacun a une valeur humaine intrinsèque égale à la mienne. Alors plus aucun jugement ne peut m’atteindre, je serai libéré : je pourrai indifféremment fréquenter les plus puissants et les plus humbles. C’est un concept intéressant, même si à la valeur humaine, il faut soustraire d’autres choses (comme la connerie/méchanceté). Mais ce que je veux dire c’est que personne n’est au fond fondamentalement inintéressant pour tout le monde. Donc reprenons tous espoir : on est tellement nombreux qu’il y en a pour tout le monde !
Établissons davantage de rapports authentiques, chaleureux et sincères. Entre deux Enfants Libres. Baissons la garde et laissons place à l’intimité. Tout le monde a sa petite histoire à raconter, sa pierre à ajouter à l’édifice de nos vies ! Peut-être même que ça nous aidera un jour… Les plus belles rencontres peuvent être les plus inattendues, sur Internet au détour d’un poke ou même dans la rue. Ne soyons pas fermés! On passera ainsi plus souvent le stade du « gentil garçon » (souvent un masque social).
Vous pouvez craquer sur le charme de cette fille en lui parlant alors que vous ne l’auriez même pas remarquée si vous ne vous étiez pas forcé à accorder une importance égale à tout le monde (parce qu’elle n’était pas en mode maquillage/talons hauts ce jour-là). Attention, je ne suis pas en train de vous suggérer de baiser des moches pour aller voir au fond de son vagin si vous ne trouveriez pas sa beauté intérieure…
Je l’ai déjà dit dans un autre article mais la branlette intellectuelle vous empêche de rencontrer de nouvelles nanas. En plus, votre esprit est probablement conditionné pour se faire une mauvaise image des gens avant même de les approcher. On est assez négatifs en France, alors que pour être heureux, il faut au contraire s’efforcer à être positifs.
En gros, vous ne pouvez pas prédire le caractère d’une personne en un clin d’œil. Alors je veux bien qu’il y ait des beaucoup de cons, mais au moins soyez-en sûr avant de classer des gens dans une telle catégorie sinon vous finirez seul & aigri. De même, avant de critiquer, regardez où vous en êtes, vous, dans votre vie.
Certains critiquent les gens qui fument, boivent, se droguent, font pas de sport, sortent ou pas en boîte, lisent des magazines people ou qu’en sais-je… Oh, on s’en fout de ça ! Chacun vit sa vie et la vie c’est parfois de la merde alors on a tous besoin de « trucs » pour y arriver. Entraidons-nous et aimons-nous, ce sera peut-être plus facile pour tout le monde que de toujours critiquer et raconter des ragots à la con.
Ce réflexe de toujours critiquer et médire pour se revaloriser (ou pour vive par procuration) est quelque chose d’assez commun, aussi bien dans ma famille que dans mon entourage mais ça me met mal à l’aise. Pourquoi ne pas accepter (ou nexter) les gens comme ils sont et en rester là? Si ils veulent s’améliorer : tant mieux pour eux, sinon c’est pas grave, mais ce n’est pas à vous de le décider pour eux.
Sortez du troupeau (et je parle même ici du troupeau des marginaux amateurs de théories du complot)… Arrêtez de prendre tout le monde pour des cons. Vous allez devenir fous. Le monde n’est pas si moche. Apprenez à voir plus loin que le bout de votre nez. Si vous ne doutez jamais de rien, alors vous devez être vraiment con (mais au moins j’espère que ça vous rend heureux : j’aimerais avoir cette chance).
Tous ces mots pour dire, en soirée, abordez (surtout si vous êtes sorti pour ça à la base) ! Soyez cohérent ! Soyez sincère avec vous-même !
Merci beaucoup pour cet article, nous vivons dans une société d’apparence (moi y compris) où chaque geste à un intérêt égocentrique. Du moment que l’on n’aura pas compris cela, nous ne pourrons pas vivre heureux que ce soit à titre individuel ou collectif.
Je vous encourage à écrire des articles de la même profondeur que celui-ci.