Cet article vous semblera peut-être paradoxal puisque les blogues de séduction vous enseignent habituellement comment avoir du succès avec les femmes. Et picétou. Mais Diary est différent : il s’intéresse aux relations hommes/femmes dans leur globalité.
Disons qu’il y a deux opposés : le mec qui n’a AUCUN succès avec le beau sexe (le débutant naïf et plein d’illusions), et celui qui en a TROP. C’est contre cet extrême que je vais vous mettre en garde aujourd’hui.
PAS DE SUCCES VS TROP DE SUCCES
Il y a quelques temps, pour compenser des études qui ne me passionnaient guère, j’ai commencé à coucher avec plus de femmes que de raison. En moyenne, plus de 2 nouvelles par mois… performance étant plusieurs fois montée jusqu’à 4 ou 5, si vous voulez tout savoir. Mais il n’y a rien de glorieux à ça (j’suis pas un gamin). Et c’est ce que je vais vous expliquer. L’acte en lui-même m’intéresse mais n’a jamais été mon objectif final. Surtout que je m’étais aventuré dans l’étude de la séduction avant tout par passion pour la psycho (et pour devenir expert en relations hommes/femmes).
Trop de gens croient que mon but c’est de niquer plein de meufs comme un goliot (et de m’en vanter). Non, mon but c’est de réconcilier les deux sexes. Je lis encore trop de conneries dans le genre « les mecs ne nous comprennent pas ils nous prennent pour des sacs de viande » ou encore « moi je vais vous apprendre à séduire des filles, mais pas des filles cheap, pas des filles que vous pouvez lever en 5 minutes dans les toilettes d’un restaurant ». Ces gens-là sont soit trop féministes soit trop misogynes dans leurs déclarations pour entrevoir un début de réalité (la vérité se situe entre ces deux croyances, au-delà des préjugés de chaque sexe). Les premières font les innocentes pures pour culpabiliser les mecs (alors que j’ai vu plein de filles aimer le sexe plus que moi), et le second n’a pas compris que parfois même les filles bien font du quick sex, ça n’en fait pas des putes ni des nymphomanes faciles, c’est juste qu’elles ont trouvé un alpha qui les excitait bien et qui leur a donné assez envie de vivre un truc hors de l’ordinaire (ceux qui critiquent ce genre de fille sont souvent des mecs qui n’arrivent pas à leur faire faire ça, alors ils les montrent du doigt parce qu’ils maronnent comme des salopards). Ca fait du bien parfois… et non, ça ne fait pas de nous des nids à MST (j’en ai pas alors vous ne risquez pas grand chose si vous vous protégez).
Certains s’investissent dans la communauté de la séduction pour combler un déficit affectif, d’autres pour compenser un complexe, d’autres encore parce qu’ils pensent qu’ils seront un jour capable de séduire TOUTES les filles, etc. Peu importe ce qui vous a mené ici, sachez qu’en taffant, vous aurez des résultats… mais vous vous sentirez parfois un peu las. Les filles se succèderont dans votre lit mais cela ne vous satisfera pas. Il y a, en effet, une distinction à opérer entre le besoin de conquête, de diversité sexuelle (l’envie de sexe) & le besoin de paix avec soi-même, avec les femmes (le besoin d’affection – cf. mon livre La vérité (qui dérange) sur les relations Hommes/Femmes). Je développe.
Ce que vous avez désiré si ardemment (devenir un Casanova) ne vous rendra pas heureux. Vous embrasserez, pénétrerez, jouirez, ça oui (et c’est déjà bien, du moins mieux que la plupart des mecs). Atteindrez le bonheur, non. Vous n’arriverez jamais à séduire N’IMPORTE QUELLE fille (ni même un quota de 80% désolé), mais ce n’est pas une raison pour vous mettre en couple avec n’importe quelle fille. Vous finiriez par péter un câble, être dégoûté du « couple » et retourner en chasse avec un appétit décuplé. Et une mauvaise énergie.
Si vous appartenez à la classe des dragueurs-collectionneurs, peut-être devriez-vous songer à chopper MIEUX. A ne chopper que des nanas extras, quitte à laisser filer des coups avec des filles qui ne vous auraient contenté que pour une nuit mais qui ne vous plaisaient pas plus que ça. Par contre, si vous avez couché avec moins de 15 femmes dans votre vie, ne prenez pas comme excuse « la plupart des filles ne sont pas assez bien pour moi/elles ne m’excitent pas » pour justifier votre inaction. Une femme nue excite un homme (et réciproquement) : c’est la loi de la Nature. Si vous vous êtes reconnu, il faut mettre votre fierté de côté, vous bouger le cul pour intégrer des notions du Game et vous faire les dents sur des 6/7 afin d’être capable d’oser quand une 8/9 croisera votre chemin (les connasses sans cervelle ne comptent pas). Cependant, si votre raisonnement est le suivant « d’abord je veux coucher avec plein de femmes, puis ensuite je me poserai avec celle qui aura retenu mon attention », méfiez-vous aussi. Pour garder de la valeur auprès du sexe opposé, vous devez être un minimum exigeant. Sinon, vous ne serez plus crédible… une fille veut savoir que quand elle couche avec un mec c’est parce qu’elle lui plaît vraiment, pas parce que c’est un mec malade mental qui baise tout ce qui mouille.
ABONDANCE VS SATIETE SEXUELLE
Certains animaux (comme les poissons rouges) ne connaissent pas la sensation de satiété. Ils peuvent donc s’empiffrer jusqu’à en crever. Ce n’est pas un défaut de fabrication c’est juste que, dans leur environnement naturel, cette situation d’abondance de nourriture ne se produit jamais. Il était donc opportun de les équiper d’un appétit sans cesse en éveil afin qu’ils ne laissent passer aucune occasion de faire des réserves.
Il y a quelques années, j’avais lu l’histoire atypique d’un cochon d’Inde, qui avait réussi l’exploit de s’échapper de son enclos et de pénétrer dans celui des femelles. Il s’y accoupla avec une trentaine et revint tellement épuisé par son expédition qu’il dormit pendant deux jours d’affilée, frôlant la mort de fatigue. Ca m’avait marqué.
Revenons aux êtres humains. La situation d’abondance sexuelle peut se produire lorsque vous maîtrisez le Game. Mais l’habile natural, la célébrité, l’acteur porno, le mec qui se branle sur Daredorm toute la journée sont également en dehors de la norme. C’est un phénomène relativement moderne : la libération des mœurs, les capotes, les pilules contraceptives, l’accroissement des populations urbaines, l’avènement d’Internet et du cul à la télévision sont autant de facteurs qui nous confrontent à des circonstances auxquelles notre cerveau n’est pas préparé. Nous ne sommes pas programmés pour vivre dans cet environnement. Tels des poissons rouges face à de la nourriture, notre instinct nous pousse à mettre à profit un maximum d’opportunités d’accouplement. Nous pouvons alors être tentés d’aller trop loin, au détriment de notre propre santé physique et mentale.
C’est ainsi qu’on en arrive à baiser des meufs pas top parce que « faut pas gâcher ! » Ca peut devenir compulsif. Alors il est vrai que toute nana relativement mignonne provoque des pulsions. Elle fait fantasmer des gars dans le métro, dans la rue, en boîte, etc. Certains se branlent sûrement en pensant à elle en ce moment même ou en tout cas aimeraient se la tirer. Du coup, si vous avez l’opportunité de vous la faire, il serait irrespectueux envers eux de laisser passer l’occase. C’est un point de vue qui se comprend et se défend… ça a été le mien pendant longtemps. C’est choquant mais il s’agit de la plus pure expression de notre instinct primitif. En ce qui me concerne, quand j’étais plus jeune et même encore maintenant dans une moindre mesure, j’ai longtemps cru que je ne ferais pas de vieux os. Alors j’avais décidé de griller ma vie. De me faire plaisir. En mode carpe diem. C’est une philosophie antique mais qui a le mérite d’être rationnelle quand on y pense sérieusement.
Dans une situation de surabondance et donc de sur-stimulation, on ressent également des pics de dopamine qui peuvent engendrer un phénomène d’habituation (il nous faudra donc sans cesse des doses plus fortes et des prises plus fréquentes). Il va donc falloir passer ce stade au risque de devenir sex-addict.
“I CAN GET NO SATISFACTION”
Si Mick Jagger (adoubé par le Prince Charles, riche, célèbre, désiré par des milliers de groupies) n’arrive pas à se sentir satisfait, comment le commun des mortels le pourrait-il ?
Cette non-satisfaction chronique s’explique par le phénomène d’habituation dont on parlait tout à l’heure (diminution graduelle de l’intensité et de la fréquence d’apparition d’une réponse hormonale suite à la présentation répétée ou prolongée du stimulus l’ayant déclenchée). Ceux qui ont écouté en cours d’économie y reconnaîtront la loi des rendements décroissants de Ricardo (à partir d’un certain seuil, chaque unité supplémentaire produit un rendement (ici une satisfaction marginale) inférieur à la précédente).
Si vous viviez sa vie pour une nuit, ou si vous gagniez au loto demain, alors là ouais vous kifferiez votre race (surtout si vous êtes pauvre et asexué en ce moment même). En effet, la satisfaction ressentie est fonction de nos expériences passées. Mais si vous viviez dans l’opulence pendant trois ans : vous reviendriez rapidement à votre niveau de bonheur ressenti initial (même si vous aviez entretemps baisé 100 nanas ou acheté une porche et une villa à Saint-Tropez). Pire, si vous vous retrouviez ensuite inopinément sans nana ou sans argent, vous partiriez en vrilles.
Cela peut sembler déprimant mais faut voir le bon côté du processus : si vous deveniez soudainement borgne, ben, vous apprendriez à vivre avec et reviendriez tôt ou tard à un niveau correct de bien-être.
DONC… RIEN NE PEUT ME RENDRE DURABLEMENT PLUS HEUREUX QUE JE LE SUIS AUJOURD’HUI ?
Nous avons tous certaines dispositions à être heureux. Certains ont un tempérament d’éternels insatisfaits : ils râlent même quand il fait beau. D’autres voient le charme d’une journée pluvieuse. J’crois que c’est la façon dont vous percevez les petites choses, les petites joies du quotidien et non la focalisation sur vos gros problèmes qui vous rendra plus sûrement heureux que des millions sur votre compte en banque (même si j’ai envie d’en avoir pour la sécurité et le confort que ça procure).
L’art d’être positif s’apprend au quotidien : les excès vous mèneront immanquablement à la souffrance existentielle. Ne cherchez donc pas toujours à aller « plus haut, plus fort, plus vite ». Cette devise olympique vous ferait passer à côté des choses essentielles de la vie et vous rendrait malade.
Si on en revient à la séduction : intégrez l’autre dans sa complexité. La recherche du bonheur se fait mieux à deux. Quand je relis cette phrase, je me trouve un peu gnan-gnan alors je vais compenser. Ce sont mes erreurs, mes excès et mes errances qui m’ont enseigné les vertus de l’équilibre. Je dirais même qu’ils en font partie, dans une moindre mesure. J’ai des souvenirs plein la tête et n’ai quasiment aucun regret. Je ne regrette même rien de ce qui a un rapport au Game parce que cela n’a pas impacté négativement ma vie privée (je n’ai pas pris de retard dans mes études, ne me suis pas coupé des mes amis d’enfance, etc). Vous devriez quand même faire la part des choses et prendre du recul sur votre vie. La séduction n’est pas une fin en soi, très rares sont ceux qui arrivent à en faire leur métier (la plupart du temps, pas les meilleurs, d’ailleurs). Elle ne doit donc pas impacter négativement les autres aspects de votre vie, notamment votre vie professionnelle.
Etre un homme implique quelques responsabilités (il suffit de voir comment finit Ashton Kutcher dans Toy Boy pour comprendre que pouvoir séduire ne suffit pas à être heureux ou à réussir). Et pas seulement de maîtriser le cunnilingus.
Gardez quand même en tête que les excès (trop ou pas assez) sont néfastes pour l’humain. le problème étant que chacun a sa propre définition de ces termes. Encore plus quand on parle de sexe. On n’a pas vraiment de repères fiables… J’ai envie de finir cet article sur une question existentielle : est-on vraiment faits pour être heureux ?
Magnifique article.
Qui accrédite tout le reste.
Chapeau bas M’sieur.