Quelle est la part de destin en séduction ?
Connaissez-vous cette jolie petite histoire d’Haruki Murakami ?
C’est un homme et une femme qui se croisent dans la rue et qui ressentent immédiatement quelque chose de rare. Ils trouvent par miracle le courage de se parler et passent ensemble des heures très agréables presque magiques. Tout est parfait… sauf qu’ils veulent tester le Destin, sinon il n’y aurait pas d’histoire.
Alors, ils se disent que, s’ils sont vraiment faits l’un pour l’autre, la Destinée qui les a fait se rencontrer une fois les fera se recroiser. Ils se quittent donc sans aucun moyen de recontacter l’autre en se disant que s’ils se retrouvent par hasard, alors ils se marieront et vivront ensemble le restant de leurs jours blablabla. Vraiment une idée de merde, si vous voulez mon avis, mais bon disons que c’est mignon.
Jusqu’ici, tout cela est très romantique… mais la réalité finit par les rattraper : ils ne se retrouvent pas. Des années passent et chacun prend d’autres amants… Ils se recroisent alors dans la rue mais ne se reconnaissent malheureusement pas. True story.
La morale c’est que l’amour ne tient qu’à un fil, il faut savoir saisir sa chance. C’est d’ailleurs sur ce postulat que se base la drague de rue : cette fille disparaîtra pour toujours dans les ruelles aixoises sauf si on trouve le courage d’aller lui adresser la parole, et là alors, peut-être que ce sera le début de l’Histoire d’une vie (ou même d’une nuit ce qui serait déjà ça de pris sur la méchanceté de la vie). Qui sait ?
Tout ça pour vous dire que j’ai rencontré CETTE fille, il y a quelques temps, dans un bar. C’était vraiment fusionnel et réciproque entre nous, on n’y croyait à peine, c’était impressionnant. Beaucoup de points communs, des coïncidences troublantes, etc.
Sur le coup, on n’a pas couché ensemble ni rien, en se disant que si on se recroisait, on se mettrait ensemble parce que ça nous paraissait trop beau pour être vrai. Sauf que la ville dans laquelle je vis n’est pas si grande : alors voilà, on s’est retrouvés.
Sauf que quand elle m’a revu, des semaines plus tard en soirée, ben, j’avais comme qui dirait ma langue dans la gorge d’une autre fille. « T’es vraiment comme les autres…
– Alors vas-tu pardonner mon comportement parce que je suis un Homme ? Ou tu t’attendais à ce que je sois meilleur que mes semblables ?
– Les deux, je crois. »
Le truc c’est qu’on a couché ensemble mais que c’était de la merde.Enfin, c’était pas top de mon point de vue. Elle avait aussi couché ailleurs entretemps : pour faire la morale elles sont fortes mais hommes et femmes, c’est kifkif. Elles sont peut-être même pire que nous.
En effet, elle m’a appris qu’elle était maquée, mais pas avec son parfait amour, et que c’était mieux ainsi. Car même si on s’entendait super bien, elle ne se sentait pas à l’aise avec un autre que lui au lit. Ça lui faisait peut-être tout simplement peur après tout, de se lancer dans autre chose.
A moi aussi, d’ailleurs.
J’vais appeler Hafid. Retour sur le field. Pour le meilleur comme pour le pire. Avec une préférence pour le pire.